📝 Sémantique – les mots à éviter pour clarifier le positionnement de votre accompagnement en complémentarité de la médecine conventionnelle

Pour mettre en valeur les médecines douces et leur permettre de prendre leur juste place pour la santé des personnes qui vous consultent, il est essentiel d’utiliser le bon vocabulaire et les bonnes mises en garde permettant en particulier au public de comprendre le fait que votre accompagnement se fait en complément du suivi par leur médecin, et qu’en aucun cas, vous ne pouvez diagnostiquer ou traiter une maladie si vous n’êtes pas médecin. 

Il s’agit ainsi de bien répondre aux demandes et attentes des clients, d’éviter les incompréhensions et les risques pour les personnes en recherche de solutions.

Précision Importante : Nous vous donnons ici quelques conseils généraux qui ne remplacent en aucun cas une consultation juridique. En tant que professionnel, vous êtes censés connaitre le cadre réglementaire de votre pratique et nous vous recommandons de prendre conseil auprès d’un avocat pour toute question à ce sujet. Les écoles et syndicats professionnels proposent également très souvent des livrets de recommandations pour chaque pratique que nous vous préconisons d’étudier de près.

De façon générale, vous devez éviter toute ambiguïté auprès du public sur votre positionnement, c’est-à-dire éviter de présenter votre travail, vos activités et les bénéfices que vous pouvez apporter comme une prise en charge médicale, notamment en employant des termes associés au monde médical, y compris éviter les noms de maladie ; et si vous les utilisiez de bien expliciter que vous ne pouvez en aucun cas les diagnostiquer, traiter ou guérir, en précisant lors de la séance que c’est le rôle du médecin, et que vous venez en accompagnement de ce rôle.

Les professions de santé étant réglementés, c’est la loi (et le cas échéant, la jurisprudence de la Cour de Cassation) qui définit et réserve donc à chacune ce qu’elle peut faire. Quiconque réaliserait un acte réservé à une quelconque profession se livrerait à un exercice illégal d’une profession réglementée.

En particulier, l’infraction d’exercice illégal de la profession de médecin est définie par l’article L4161-1 du code de la santé publique :

« Exerce illégalement la médecine : 1° Toute personne qui prend part habituellement ou par direction suivie, même en présence d’un médecin, à l’établissement d’un diagnostic ou au traitement de maladies, congénitales ou acquises, réelles ou supposées, par actes personnels, consultations verbales ou écrites ou par
tous autres procédés quels qu’ils soient, ou pratique l’un des actes professionnels prévus dans une nomenclature fixée par arrêté du ministre chargé de la santé pris après avis de l’Académie nationale de médecine, sans être titulaire d’un diplôme, certificat ou autre titre mentionné à l’article L. 4131-1 et exigé pour l’exercice de la profession de médecin, ou sans être bénéficiaire des dispositions spéciales mentionnées aux articles L. 4111-2 à L. 4111-4, L. 4111-7, L. 4112-6, L. 4131-2 à L. 4131-5 »  

En pratique :

Vous n’avez pas besoin d’être exhaustif sur votre fiche. En voulant mettre trop de détails sur votre pratique, vous risquez involontairement de donner une explication qui pourrait prêter à confusion pour le public sur la réalité de votre accompagnement.

Une première façon de clarifier votre apport peut être d’indiquer à votre cabinet et dans vos communications (site, profil Médoucine…) 

« NB : Je suis praticien en XXX, et ne suis pas médecin. Mon accompagnement vise à fournir une approche complémentaire afin d’apporter un mieux-être, un meilleur équilibre général favorable à votre santé. Il ne peut être envisagé qu’en complément de votre suivi médical, je vous demanderai donc de vous assurer que vous bénéficiez d’un suivi médical en plus de notre séance. En aucun cas notre rendez-vous ne doit retarder ou annuler une consultation médicale. Votre médecin seul pourra établir un diagnostic, prescrire la prise de médicaments ou décider de la mise en place, la modification ou l’arrêt d’un traitement. »

En particulier, nous attirons votre attention sur les mots suivants qui peuvent particulièrement prêter à confusion et que nous vous recommandons de ne pas utiliser.

Les alternatives proposées permettent le cas échéant de clarifier votre intervention réelle, ce sont de simples propositions à adapter en fonction de la réalité de votre pratique. En effet, il ne s’agit pas qu’une question de vocabulaire mais de sérieux et de professionnalisme dans l’exercice de votre discipline.

🟥 Mots à ne pas employer

Ces termes sont réservés aux professionnels de santé ou peuvent induire le public en erreur en suggérant une compétence médicale. Ils ne doivent pas apparaître dans vos communications, y compris sur votre profil ou site.

• Ausculter, auscultation
• Palpation

⚠️ Ces gestes spécifiques relèvent de l’examen médical.

• Acupuncture

⚠️ L’acupuncture est une pratique médicale en France. Vous pouvez évoquer la médecine traditionnelle chinoise dans un cadre global, ou citer des études validant ses bienfaits, mais sans proposer de séance d’acupuncture directe.

• Diagnostic, diagnostiquer

À remplacer par : bilan de vitalité, bilan naturopathique, bilan global.

• Guérir, guérison, guérisseur

À éviter absolument. Préférer plutôt : accompagnement, soulagement, amélioration du bien-être.

• Ordonnance, ordonner

Préférer : conseiller, recommander (avec prudence et en restant dans les limites autorisées).

• Prescrire, prescription

Ne pas utiliser. Vous pouvez par exemple recommander des produits, mais sans allégation thérapeutique.

• Pronostic, pronostiquer

Préférer plutôt : évolution possible, suivi, amélioration potentielle.

• Traiter, traitement

À bannir sauf si vous parlez du traitement médical prescrit par un professionnel de santé. Utiliser : accompagnement, outil, pratique de bien-être.

• Soigner, soignant

À remplacer par : accompagner, soutenir, soulager, faire un suivi.

• Médecine alternative ou médecine complémentaire

Préférer plutôt : pratique complémentaire ou approche complémentaire.

⚫ Mots à éviter

Ces termes peuvent prêter à confusion. Il est préférable de les reformuler ou de les utiliser avec précaution selon le contexte.

• Anamnèse

Remplacer par : questionnaire d’accueil, échange, discussion sur le parcours, bilan personnalisé.

• Patient

Préférer plutôt : client, consultant, personne accompagnée, vous.

• Hydrothérapie

Préférer plutôt : balnéothérapie, thermalisme.
⚠️ Ne pas faire référence à l’hydrothérapie du côlon.

• Oligothérapie

Peut être évoquée dans le cadre de la naturopathie, mais à contextualiser prudemment.

• Tous les mots en -thérapie

À remplacer par des formes en -logie lorsque c’est possible.
Ex. : réflexologie plutôt que réflexothérapie, aromatologie plutôt que aromathérapie.

• Allégations thérapeutiques

Évitez toute formulation suggérant un effet direct sur une maladie, un symptôme ou un trouble (même bénin).
Ex. à proscrire : soulage l’arthrite, agit sur les douleurs chroniques, élimine les troubles digestifs.
Reformulez en : accompagnement du confort digestif, favorise la détente articulaire, contribue au bien-être.

• Réflexothérapie

Utiliser plutôt : réflexologie.

• Remède

À éviter ; préférez : solution, approche, outil, méthode naturelle.

• Aromathérapie

Si vous n’avez pas de formation certifiante reconnue, préférez l’intégrer dans la naturopathie.

• Bilan de santé : admis, tant qu’il ne remplace pas un diagnostic médical.
• Gemmothérapie : admise dans un cadre naturopathique.
• Massage : utiliser massage bien-être ou bien massage ayurvédique, shiatsu, etc.

⚠️ Ne jamais mentionner massage thérapeutique si vous n’êtes pas professionnel de santé.

• Manipulations, manipuler : autorisé uniquement pour ostéopathes/chiropracteurs diplômés. Pour les autres, reformulez en mobilisation douce, technique corporelle, etc.

🎓 Titres réservés aux diplômes d’État 

Les termes suivants correspondent à un diplôme particulier et sont donc réservés à toute personne pouvant justifier du diplôme (liste non exhaustive).

• Docteur
• Psychologue (seulement si titulaire d’un DESS ou Master 2 professionnel de psychologie)
• Tout autre diplôme universitaire : Baccalauréat, Licence, DEUG, Maîtrise, Master…
• Titres liés à un DE ou DU : Ex. alcoologie (DU en médecine)
• Titres encadrés ou déposés : Ex. ostéopathe, kinésiologue, ARC, EMDR…

Également, pour respecter la charte éthique et les critères de référencement chez Médoucine, nous vous demandons de ne pas mentionner des pratiques qui ne sont pas référencées sur Medoucine, notamment : 
– Communication avec les défunts
– Magnétisme
– Médium 
– Médiumnité 
– Voyance
– Cartomancie 
 

Ces considérations sont non exhaustives. D’autres réglementations s’imposent à vous, raison pour laquelle nous vous conseillons d’avoir un conseil juridique personnalisé adapté à votre pratique.

Nous attirons en particulier votre attention sur 

– les produits issus de la pharmacopée, plantes, dispositifs médicaux, compléments alimentaires qui font l’objet de réglementations particulières

– le décret de 2006 qui interdit l’attribution aux compléments alimentaires de propriété de prévention, de traitement ou de guérison d’une maladie (allégation de santé)

– l’affichage obligatoire de vos tarifs dans votre cabinet

– l’obligation de délivrer une facture qui doit inclure un certain nombre de mentions obligatoires

– la réglementation sur la publicité qui doit être faite avec précaution et bien sûr être loyale, non trompeuse conformément à l’Article L 121-1-1 du code de la consommation considère notamment comme trompeuse les pratiques qui ont pour objet « d’affirmer faussement qu’un produit ou une prestation de service est de nature à guérir des maladies, des dysfonctionnements ou des malformations ».

– les enseignes extérieures qui sont soumises à la réglementation de la publicité 

– le règlement général sur la protection des données (RGPD) qui vous impose des obligations sur la conservation des données de vos clients quel qu’en soit le support. Vous avez en particulier une obligation d’informer vos clients de l’existence de ces dossiers et de leurs droits afférents, soit par voie d’affichage, soit par la remise d’un document spécifique.

Vous pouvez vous référer au site de la CNIL et en particulier ce guide https://www.cnil.fr/sites/default/files/atoms/files/cnil_guide_securite_personnelle.pdf pour plus de renseignements