Dans cet article, j’aimerais aborder un sentiment que je vois en discutant avec beaucoup de praticiens.
On parle souvent de la peur de l’échec. C’est celui que nous connaissons tous.
Cependant, on sabote notre propre succès parce que nous avons souvent peur de ce qui se passera si nous réussissons vraiment. C’est que l’on appelle la peur de la réussite.
Une praticienne m’a raconté récemment qu’elle s’est lancée il y a trois ans dans une formation de naturopathe, en parallèle de son activité. Elle m’a raconté qu’elle avait toujours été passionnée par la nutrition. Maman de 3 enfants, elle s’est intéressée au sujet pour qu’ils soient en pleine santé. Comme elle le dit : “la santé passe par la nutrition”.
Elle adore. Elle apprend. Ça la passionne encore plus.
Elle commence à conseiller ses proches, ses amis. Elle les aide, les guide, sur plusieurs mois, et pour la plupart, gratuitement.
Au bout d’un an, elle créé un site, simple, sur lequel elle propose des consultations à un tarif très bas en comparaison du marché et de la valeur qu’elle apporte.
Le bouche-à-oreille fait un peu son effet… mais le nombre de consultations est très faible pour en vivre. Elle voit pourtant que sa pratique fonctionne, qu’il y a des résultats sur les personnes qu’elle accompagne.
Les retours que lui font ses « consultants » sont tous positifs, elle voit elle même les résultats. Malgré ça, elle se sent « perdue ».
Elle souhaite se consacrer exclusivement à la naturopathie, sans avoir à exercer un autre métier en parallèle. Fini le temps où elle accompagnait secrètement trois personnes gratuitement dans son salon. Son objectif est désormais de vivre librement de sa passion.
Qu’est-ce-qui lui manque ? Ou plutôt qu’est-ce-qui la bloque ?
En discutant avec elle, on s’aperçoit vite que c’est la peur de réussir. C’est ce qui provoque chez elle de l’anxiété et du stress.
Quand je lui demande, de quoi elle s’inquiète précisément.
Voici ses mots :
“Si je me mets à 100%, je vais devoir aller trouver moi même mes clients. Pour le moment j’ai quelques consultations par mois, et j’ai un salaire qui tombe. Je suis en sécurité… “
“Personne de mon entourage ne va comprendre”
“J’ai peur de ne pas réussir à gérer les problèmes de clients, leurs attentes”
“J’ai peur qu’on soit déçu, que mon accompagnement ne soit pas assez bien pour le prix que je demande”
…
Est-ce-que ça te parle aussi ?
On a tellement envie de réussir, on a tellement envie d’aider un maximum de personnes, tout en ayant très peur que cela se produise. Et ce sentiment crée un conflit entre l’évolution de votre activité et votre envie de réussir.
Du coup, on ne passe pas à l’action, on n’ose pas parler de soi et de son activité, on reste tout petit pour que personne ne nous voit.
Suite à ma discussion avec cette praticienne, nous en avons conclu plusieurs choses :
- Elle avait peur d’échouer, d’y mettre tout son cœur pour qu’au final les résultats ne soient pas visibles;
- Elle avait peur de tout perdre car oui, quand on on a rien et bien on a rien à perdre, alors que quand on commence à prendre goût aux choses, c’est plus difficile de faire un retour en arrière…;
- Elle avait peur du jugement des autres, peur qu’elle se fasse remarquer et donc qu’on la juge;
- Elle avait peur du changement : peur de quitter son travail pour un futur incertain;
- Elle avait peur de déranger… car oui, vous le savez bien, la reconnaissance envers les professionnels en médecines douces est encore limitée…
Toutes ces peurs ont des conséquences négatives sur sa vie.
Elle n’est pas épanouie, elle se sent coincée.
Elle procrastine, n’ose pas entreprendre quoi que ce soit. Son site internet est créé, elle a mis en place pleiiiins de choses mais quand il s’agit de poster sur les réseaux sociaux, elle n’ose pas. Peur d’avoir des personnes qui voient ses posts. On lui propose de faire une présentation en collaboration pour une association. Elle n’ose pas. Peur qu’on lui demande d’en savoir plus sur sa pratique…
Qu’a-t-elle mis en place pour accepter et avancer avec cette peur de réussir ?
Elle est passée à l’action en arrêtant de procrastiner et en prenant les devants. Au lieu d’attendre que la situation change, elle a monté ses tarifs et testé son offre auprès d’un petit nombre de personnes. Un planning précis a été créé pour organiser la création de contenu sur les réseaux sociaux. Et s’y est tenue.
Elle a fait une liste de partenaires potentiels du même secteur, elle les a contacté avec une proposition de collaboration claire.
Elle a changé son état d’esprit et sa posture.
etc…
J’aimerais te partager un exercice que je trouve très intéressant pour gérer ses peurs et surmonter cette peur de « réussir »:
Cet exercice est fondé sur la philosophie du stoïcisme. Il consiste à visualiser pour chaque peur les pires scénarios, en tout cas ceux qui paralysent nos actions. Puis, d’identifier, ce qui se passerait si rien ne change.
Etape 1 :
Il s’agit d’écrire nos émotions, qu’est-ce-qu’on ressent, comment s’exprime ses peurs.
⇒ Dans son cas, “peur de ne pas réussir à satisfaire la demande de ses clients”, “peur de changer sa routine, ses habitudes”, “peur de ne plus avoir de temps pour sa vie personnelle”, “peur qu’on s’intéresse à elle, qu’on parle d’elle”…
Etape 2 :
Noter quelles seraient les pires conséquences si jamais ça se passait. C’est répondre à la question : qu’est-ce-qui se passerait si (je quittais mon travail à plein temps pour me consacrer à mon activité de thérapeute…) ?
Etape 3 :
Imaginer quel pourrait être ton plan B si jamais le pire scénario venait à se produire. Comment réussir à s’en sortir ? Sur qui compter ?
Etape 4 :
Quels seraient les bénéfices de ce changement ? De cette réussite partielle ?
⇒ Par exemple : “Retrouver l’énergie en faisant un travail qui a du sens”, “avoir enfin l’impression d’être utile”…
Etape 5 :
Que se passerait-t ’il si je n’agis pas ? Si je ne change pas, comment sera ma vie dans 6 mois, 1 an, 3 ans ?
⇒ Par exemple : “Devenir tellement frustrée que ça aurait un impact sur notre vie de couple, notre relation aux autres”, “enchaîner les petits boulots sans aucun sens”, “faire un burnout”…
Je trouve personnellement cet exercice très puissant. Il nous sort de notre zone de confort et nous pousse à nous poser sur ce qu’on veut vraiment.
C’est pas si simple à faire mais si rien ne change ce sera pire, non ?
Je prendrais d’ailleurs la citation de Jerzy Gregorek : “Easy choices = hard life” / “Hard choices = easy life”
Si toi aussi, tu as pris conscience de cette peur, une autre solution pourrait également faire appel à un de ses pairs pour l’aider, faire de la supervision, ou prendre un coach.
Et bien sur, comme je l’ai dit précédemment, pour moi la meilleure solution c’est passer à l’action. Quand on est dans cette dynamique d’être en permanence dans l’action, on ne laisse pas la peur s’installer !
Qu’en penses-tu ?
As-tu la sensation d’être bloqué ? D’être limité ?
As-tu peur de réussir ?
Y a-t-il des actions que tu pourrais entreprendre pour te lancer ? Pour surmonter ce qui te bloque ?
Si tu cherches à passer l’action mais que ce qui te manque c’est :
- Etre aidé pour te mettre dans le bon état d’esprit
- Avoir des conseils concrets pour développer ton projet
- Connaître les bons outils, avoir les bonnes informations pour développer ton projet
- Etre accompagné sur ta prise de décision, quand tu as des choix à faire et que tu as besoin d’avis extérieurs par exemple
- Continuer à apprendre pour progresser…
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